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OTTAWA – Selon une étude publiée aujourd’hui par le Centre canadien de politiques alternatives (CCPA), les enquêtes sur la catastrophe de Lac-Mégantic – la plus complète étant le rapport du mois d’août 2014 du Bureau de la sécurité des transports – laissent encore trop de questions sans réponse.

L’étude, menée par Bruce Campbell, directeur général du CCPA, souligne l’écart entre les critiques virulentes du président sortant du Bureau de la sécurité des transports au sujet des défaillances de la réglementation et les conclusions plus timides du rapport du Bureau de la sécurité des transports quant aux causes et aux facteurs principaux. Par exemple, il est étonnant que le fait que Transports Canada ait permis à la MMA d’exploiter ses grands trains pétroliers avec un seul opérateur – malgré des données probantes se trouvant dans le rapport du Bureau de la sécurité des transports – ne constitue pas l’une des causes ou l’un des facteurs principaux de l’accident.

« Le gouvernement fédéral souhaite que le rapport du Bureau de la sécurité des transports mette un terme aux enquêtes entourant la catastrophe de Lac-Mégantic, mais il reste encore trop de questions sans réponse. La plus importante catastrophe ferroviaire de l’histoire moderne du Canada ne mérite rien de moins qu’une commission judiciaire ou une commission d’enquête indépendante, » a déclaré M. Campbell.

L’étude, la troisième d’une série traitant de Lac-Mégantic, montre de nombreuses défaillances de la réglementation et prétend que la responsabilité de ces défaillances devrait revenir en définitive au plus haut sommet. Cependant, les porte-parole du gouvernement et de l’industrie continuent de nier toute responsabilité et prétendent que ce sont plutôt les trois employés de la MMA, au dernier échelon de la pyramide de la responsabilité, qui doivent être pointés du doigt.

Dans l’étude, on demande pourquoi Transports Canada n’est pas blâmé plus sévèrement et on évoque de possibles pressions politiques, voire de l’ingérence. D’un autre côté, on mentionne aussi la crainte possible du Bureau de la sécurité des transports de contrarier le gouvernement – l’une des conséquences de l’effet de refroidissement qui est la nouvelle norme régissant les relations entre le gouvernement et la fonction publique.

Alors que les nouveaux projets de pipeline – vers l’est, l’ouest et le nord – sont stoppés par des obstacles politiques et juridiques, ainsi que par la mobilisation des citoyens, le transport du pétrole par chemin de fer semble être en voie de devenir un dernier recours. Une enquête indépendante est une condition nécessaire pour obtenir l’assentiment social des Canadiens et leur soutien pour ce type de projet.

« La population de Lac-Mégantic, en fait, tous les Canadiens veulent s’assurer que les mesures de sécurité ferroviaire mises en œuvre au cours des 18 derniers mois sont suffisantes pour prévenir une autre tragédie. Ils ont besoin de savoir qu’à l’avenir, il n’y aura pas de retour en arrière, pas de dilution ni de contournement du mandat de sécurité publique de Transports Canada, » conclut M. Campbell.

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