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OTTAWA—Une nouvelle analyse du groupe que constitue les 86 résidents les plus fortunés du Canada démontre qu’ils sont si riches qu’ils pourraient acheter la province du Nouveau-Brunswick, et ce, sans même épuiser leurs ressources financières. C’est ce que rapporte le Centre canadien des politiques alternatives (CCPA).

Dans Outrageous Fortune: Documenting Canada’s Wealth Gap, David Macdonald, principal économiste au CCPA, révèle que le groupe des 86 Canadiens les plus fortunés ont vu leur valeur nette augmenter de 118 milliards de dollars en 1999 à 178 milliards en 2012. Il s’agit d’une hausse de 51% en dollars de 2012.

«Le groupe des 86 Canadiens les plus riches ne représente que 0,002% de la population, mais ensemble ils ont amassé une telle fortune qu’ils pourraient acheter absolument tout ce que chaque personne du Nouveau-Brunswick possède,» a affirmé M. Macdonald. «Ils pourraient acheter toutes les autos des Néo-Brunswickois, toutes leurs maisons, tous leurs terrains non aménagés, toutes leurs actions, obligations, fonds de pension et REER, tous leurs bijoux, tout leur mobilier —tout, tout, tout!— et ils leur resteraient encore des milliards de dollars.»

Voici les principaux constats de l’étude:

  • L’écart en matière de richesse est plus grand que l’écart de revenus au Canada: les 20% les plus riches reçoivent presque 50% de tous les revenus, lorsqu’on examine les revenus des familles. Par contre, lorsqu’on s’intéresse à la richesse, on réalise que 70% de tous les avoirs canadiens appartiennent au 20% le plus riche du Canada.
  • En 2012, le groupe des 86 Canadiens les plus riches détenait autant de ressources financières que les 11,4 millions de Canadiens les moins nantis réunis. En 1999, ce groupe avait autant d’avoirs que les 10,1 millions de Canadiens les moins nantis.
  • Toujours en 2012, seuls dix des 100 pdg les mieux rémunérés au Canada apparaissaient dans la liste des 86 résidents canadiens les plus riches. Ces dix ont chacun soit fondé la compagnie qu’ils dirigent ou ont un lien de parenté avec le fondateur.

«Ces richissimes Canadiens ont fait fortune dans la plupart des cas en produisant des actifs ou encore par le biais de transactions immobilières ou d’entreprises,» explique M. Macdonald. «Quand ils obtiennent des gains en capital sur leurs transactions, ils paient la moitié moins d’impôt qu’une personne ne paierait sur un salaire annuel du même montant.»

Pour parvenir à réduire le fossé de la richesse au Canada, l’analyse recommande un plus haut taux d’inclusion sur les gains en capital et des taux d’imposition supérieurs sur les revenus les plus élevés.

«Peu de mesures fiscales taxent directement la richesse au Canada. Un taux d’inclusion plus équitable et juste pour les gains en capital contribuerait à freiner l’accumulation de ressources financières dans les poches de seuls les Canadiens les plus riches et redirigerait une part de ces bénéfices vers la majorité de la population canadienne», conclut M. Macdonald.

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Project:

Growing Gap

Issues:

Inequality and poverty

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