Un peu plus d’un travailleur sur quatre gagnant 15 dollars de l’heure ou moins sont admissibles aux prestations

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TORONTO—Le programme de l’assurance-emploi (A-E) du Canada échoue à soutenir les travailleurs à faible revenu et occupant un emploi précaire; ceux-ci ont considérablement moins accès aux prestations que les travailleurs à plus haut revenu, selon un nouveau rapport du Centre canadien de politiques alternatives (CCPA).

Cette étude conclut que les travailleurs à faible revenu contribuent de manière substantielle, au regard de leur revenu, au programme de l’A-E, mais qu’ils sont moins susceptibles de bénéficier du programme qui initialement a été créé pour aider les travailleurs à très faible revenu qu’il échoue aujourd’hui à protéger. Plus de la moitié des travailleurs à faible revenu sont employés dans des secteurs d’activité marqués par les taux de travail à temps partiel les plus élevés, les durées moyennes d’occupation de l’emploi les plus courtes et le taux de syndicalisation le plus faible — des caractéristiques qui toutes rendent l’A-E plus inaccessible aux travailleurs.

« Il existe un décalage entre les règles d’admissibilité à l’A-E et la réalité du travail faiblement rémunéré », souligne Ricardo Tranjan, auteur du rapport et chercheur principal au bureau du CCPA en Ontario. « Les travailleurs à faible revenu contribuent de manière significative au programme de l’A-E et à l’économie, mais sont largement laissés à eux-mêmes lorsqu’ils doivent faire face à l’adversité. »

Parmi les conclusions du rapport :

  • Alors que 42 pourcent de tous les travailleurs en chômage ont eu droit aux prestations de l’A-E en 2017, seulement 28 pourcent des travailleurs gagnant 15 $ de l’heure ou moins ont été admissibles aux prestations;

  • Les travailleurs à faible revenu ont contribué à l’A-E à hauteur de 1,8 pourcent de leur revenu d’emploi (en 2015 — données disponibles les plus récentes) alors que les travailleurs à revenu supérieur ont contribué à hauteur de 1,1 pourcent de leur revenu;

  • Il est important de considérer l’égalité entre les genres : les femmes représentent 59 pourcent des travailleurs à faible revenu. Seize pourcent des mères à faible revenu qui ont contribué au programme de l’A-E au cours des deux dernières années n’ont pas eu droit aux prestations de maternité ou parentales, un taux supérieur de 10 points de pourcentage à celui des mères gagnant plus de 15 dollars de l’heure.

Le rapport recommande plusieurs changements aux règles d’admissibilité à l’A-E pour améliorer la couverture des travailleurs à faible revenu : remplacer la norme variable d’admissibilité par un seuil universel de 420 heures; changer les conditions d’admissibilité pour inclure les personnes qui ont quitté volontairement leur emploi; et mettre en place une condition d’admissibilité fondée sur le revenu pour les travailleurs à faible revenu, comparable à celle du programme pour les travailleurs de l’industrie de la pêche.

« Un programme de l’assurance-emploi réformé pourrait jouer un rôle crucial dans la construction d’une économie inclusive, où tous les travailleurs et familles, sont protégés des épreuves extrêmes de l’économie », ajoute Tranjan. « Il est temps de dépasser l’étroite logique de l’assurance qui définit l’admissibilité pour la plupart des prestations de l’A-E. »

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Employment and labour
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