Au rythme actuel, il faudra 164 ans pour combler l’écart économique entre les sexes seulement au Canada.
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OTTAWA — Les progrès du Canada vers l’égalité des sexes ont été inégaux et, malgré certaines mesures positives, il reste encore beaucoup à faire, selon un nouveau rapport publié aujourd’hui par un réseau de groupes d’égalité des sexes et le Centre canadien de politiques alternatives (CCPA).
L’étude intitulé Travail inachevé présente une évaluation des progrès réalisés par le Canada vers l’atteinte des objectifs en matière d’égalité des sexes énoncés dans le document Déclaration et Programme d’action de Beijing. La Déclaration de Beijing, qui a été adoptée à l’unanimité par 189 pays dont le Canada en 1995, est le plan d’action mondial le plus progressiste jamais adopté pour faire progresser les droits des femmes. Le rapport examine les progrès réalisés par le Canada au cours des 25 dernières années dans des domaines aussi variés que la santé sexuelle et génésique, la situation économique des femmes et la situation des femmes dans les prisons.
« Après des années de recul et de pertes mesurables, le gouvernement fédéral a commencé à jeter les bases d’une société plus égalitaire et plus inclusive, a déclaré Suki Beavers, directrice générale de l’Association nationale Femmes et Droit. Il est maintenant temps de consolider cet héritage en s’attaquant aux enjeux cruciaux mis en évidence dans ce rapport. »
Selon l’étude, l’inégalité entre les sexes demeure un problème dans un certain nombre de domaines critiques pour les femmes en général, et particulièrement pour les femmes des communautés marginalisées.
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Les progrès réalisés au niveau de l’éducation n’ont pas entraîné des progrès aussi constants au chapitre de la sécurité économique des femmes. De 2006 à 2018, l’écart entre les sexes au Canada en matière de participation et de possibilités économiques s’est amélioré en moyenne de 0,2 % par année. À ce rythme, il faudra 164 ans pour combler l’écart économique entre les sexes au Canada.
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L’écart salarial global entre les sexes au Canada est l’un des plus élevés parmi les pays de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), alors que le Canada se classe au 31e rang sur 36 pays. L’écart est encore plus grand pour les femmes racialisées et les femmes autochtones, qui gagnent respectivement 60 % et 57 % de ce que gagnent les hommes non racialisés.
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Les hommes sont deux fois plus nombreux que les femmes à occuper des postes de gestion dans les secteurs public et privé. Sur la scène politique, seulement 29 % de l’ensemble des députés fédéraux sont des femmes.
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En 2017, plus de 75 000 femmes ont signalé à la police des affaires de violence entre partenaires intimes, et des dizaines de milliers d’autres actes ne sont pas signalés. Les estimations des agressions sexuelles et du harcèlement criminel non déclarés sont encore plus élevées, surtout chez les femmes autochtones, les femmes handicapées et les personnes LGBTQI2S.
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Près de la moitié (45 %) des crimes de violence signalés par les femmes — c’est-à-dire les agressions sexuelles, les vols qualifiés ou les voies de fait — visaient une femme handicapée.
« Il semble que plus les femmes sont près de combler l’écart entre les sexes, plus les obstacles à l’égalité sont grands, a déclaré Katherine Scott, chercheuse principale au CCPA. Les femmes attendent toujours un changement significatif. Nous demandons aux décideurs d’accroître leurs engagements à faire avancer les droits des femmes et l’égalité des sexes en s’attaquant aux défis actuels que sont l’inégalité économique, la violence fondée sur le sexe et le sous-financement des organisations qui travaillent dans ces milieux. »
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