Ottawa—Malgré la campagne de peur menée par John Manley et Paul Martin au sujet de sombres perspectives budgétaires, les calculs de l’Alternative budgétaire pour le gouvernement fédéral montrent que les Canadiennes et Canadiens peuvent s’attendre à un surplus fédéral de 6,6 milliards de dollars au cours de l’exercice financier 2003-2004.
La mise à jour économique et financière de l’Alternative budgétaire pour le gouvernement fédéral, publiée aujourd’hui par le Centre canadien de politiques alternatives, prédit que le surplus de cette année de 6,6 milliards de dollars s’élèvera à un surplus de 20,4 milliards de dollars au cours de l’exercice financier 2006-2007, constituant un surplus cumulatif de 55,9 milliards pour les quatre prochaines années.
Le gouvernement peut quand même dépenser 10 milliards de dollars de plus au cours de 2003-2004 que ce qu’il a dépensé en 2002-2003 pour régler la série de désastres naturels et économiques de la dernière année, tout ceci sans toucher au surplus de 6,6 milliards de dollars.
La politique du ministère des Finances, qui vise constamment et délibérément à sous-estimer l’importance des surplus budgétaires, a entraîné une présentation manifestement inexacte de la situation financière du pays. De manière réciproque, les calculs de l’Alternative budgétaire pour le gouvernement fédéral ont été beaucoup plus justes pour prédire l’importance du surplus budgétaire annuel et de l’argent qui pourrait être réinvesti dans les programmes sociaux comme la santé, l’éducation et l’infrastructure.
En plus de la pratique du gouvernement fédéral qui consiste à prévoir de bas surplus, Ottawa n’a pas réussi à respecter ses engagements pour 2002-2003 en matière de dépenses – 5,2 milliards de dollars de moins -, malgré des promesses d’augmenter les dépenses des programmes à 12,2 % du PIB de sa moyenne de 11,5 % depuis 1997.
Selon l’économiste principale du CCPA, Ellen Russell, « après six années de prévisions de surplus beaucoup plus importants que ‘prévus’, la crédibilité du gouvernement fédéral quand il dit que la jarre à biscuits est vide encore une fois a été étirée au maximum.
« Cette année, les Canadiennes et Canadiens ont connu le SRAS, les feux de forêts, les ouragans, la maladie de la vache folle et le virus du Nil. Quand le gouvernement fédéral prétend ne pas pouvoir répondre à ces demandes alors qu’en réalité ses coffres sont pleins, il n’agit pas de manière prudente sur le plan financier – il agit de manière irresponsable sur le plan démocratique », de conclure Mme Russell.