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Toronto—La vaste gamme d’activités de financement privé qui ont cours dans les écoles publiques du Canada pourrait menacer l’éducation équitable, de haute qualité et responsable devant la population pour tous les élèves du pays. Cette constatation a été puisée dans le rapport La commercialisation des écoles canadiennes : qui mène la barque? qui détaille et analyse les résultats d’un sondage national sur la commercialisation des écoles publiques au Canada.
Ce rapport — le premier du genre — réunit des données sur la nature et l’étendue des activités commerciales menées dans les écoles élémentaires et secondaires et détermine dans quelle mesure le financement par l’État est en voie d’être remplacé ou suppléé par des sources privées de revenu, notamment les campagnes de financement, la publicité, les partenariats et les parrainages, le matériel éducatif parrainé par des entreprises et les frais d’utilisation. L’analyse qui a été effectuée selon la province/région, la langue et l’année d’études garantit le tableau le plus complet et actuel qui soit sur les activités commerciales qui se déroulent dans nos écoles publiques.
Le sondage et le rapport sont des initiatives communes de la Fédération canadienne des enseignantes et des enseignants (FCE), du Centre canadien de politiques alternatives (CCPA) et de la Fédération des syndicats de l’enseignement (la FSE adhère à la Centrale des syndicats du Québec).
« Les renseignements recueillis depuis nombre d’années sur les activités commerciales menées dans les écoles étaient anecdotiques. Pour la première fois, nous disposons de données quantitatives au sujet des genres de financement et d’interventions par le secteur privé dans les écoles du pays », explique Erika Shaker, directrice du Projet d’éducation du CCPA. « Dans un contexte où les fonds publics destinés aux écoles sont réduits, réaffectés ou menacés d’une façon ou d’une autre, ces données sont inestimables. »
Outre l’analyse quantitative, le rapport fournit des renseignements sur les mesures prises à l’échelon provincial ou territorial pour aborder des questions telles que la dépendance des écoles à l’égard des campagnes de financement, de la publicité et des frais d’utilisation, ainsi que la présence de malbouffe dans les établissements scolaires.
« Le problème n’est pas aussi important au Québec en raison des balises juridiques et réglementaires qui régissent la publicité aux enfants et la sollicitation dans les écoles », déclare Alain Pélissier, secrétaire-trésorier de la CSQ. « Mais cela ne veut pas dire que la commercialisation des écoles n’existe pas au Québec, bien au contraire, elle prend d’autres formes comme les campagnes de financement, les fondations, la sollicitation des entreprises privées pour l’entretien des cours d’écoles et tout cela nous interpelle comme Centrale syndicale. On ne peut accepter que la charité privée et la philanthropie stratégique des entreprises deviennent des moyens par lesquels l’école publique peut offrir des services de qualité aux élèves. »
Parmi les résultats du sondage, signalons les suivants :
- Environ un tiers, et ce davantage d’écoles secondaires que d’écoles élémentaires, ont rapporté la présence de publicité dans les locaux ou sur le terrain de l’école.
Vingt-sept pour cent (27 p. 100) des écoles ont conclu un contrat exclusif de commercialisation avec Coca-Cola ou Pepsi-Cola.
La majorité des écoles ont signalé l’imposition de frais d’utilisation pour un éventail de programmes et de services; 15 p. 100 des écoles élémentaires et 21 p. 100 des écoles secondaires ont déclaré vendre des services afin d’accroître leur revenu. - Les activités de financement sont courantes dans les écoles, l’argent ainsi amassé servant aux excursions scolaires, à l’achat de livres de bibliothèque, aux programmes sportifs et à la technologie; 60 % des écoles élémentaires ont recours à ces activités pour acheter des livres de bibliothèque.
Les écoles recueilleraient — par des campagnes de financement et d’autres activités, dont les frais d’utilisation, les recettes provenant de la publicité ainsi que les partenariats/parrainages — des sommes allant de quelques centaines de dollars à, dans certains cas, plusieurs centaines de milliers de dollars.
« L’éducation publique — de haute qualité, équitable, financée par l’État, responsable devant la population et universellement accessible — est la pierre angulaire de notre société démocratique. Le rapport La commercialisation des écoles canadiennes : qui mène la barque? nous permet de faire le point sur les moyens qu’utilisent les écoles pour obtenir des fonds du secteur privé et sur l’affectation de ces fonds qui ne s’accompagnent pas d’une garantie de stabilité, de responsabilisation ou d’équité — et qui, par conséquent, menacent de détruire les qualités mêmes que nous chérissons dans notre système d’éducation », conclut Winston Carter, président de la FCE.
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La Commercialisation des écoles canadiennes : qui mène la barque
Résumé — La Commercialisation des écoles canadiennes : qui mène la barque