OTTAWA— D’après un nouveau rapport du Centre canadien de politiques alternatives (CCPA), les pratiques salariales du secteur public contribuent à réduire les écarts de rémunération entre les sexes et selon le statut d’immigration au Canada, ce qui est essentiel pour réduire les inégalités de revenus.

Le rapport Le secteur public combat les inégalités, mais cela reste insuffisant est disponible ici.

Dans ce rapport intitulé Le secteur public combat les inégalités, mais cela reste insuffisant, David Macdonald, économiste principal du CCPA, examine les niveaux de salaire horaire de 2023 en les ajustant en fonction de 15 caractéristiques connues, comme l’âge, le niveau d’éducation et la profession. Il en ressort que le secteur privé paie les femmes 10 % de moins que les hommes, et les immigrants reçoivent 8 % de moins que les travailleurs nés au Canada.

Toutefois, ces écarts discriminatoires sont réduits de moitié dans le secteur public, qui arrive à ce résultat en augmentant les salaires des groupes désavantagés et en maintenant plus bas ceux des groupes favorisés, soit les hommes et les cadres supérieurs.

« Dans le secteur public, la discrimination fondée sur le sexe et le statut d’immigration est moins marquée que dans le secteur privé, précise David Macdonald. Le secteur public réussit mieux à réduire les écarts, parce qu’il hausse les salaires du bas de l’échelle, principalement ceux des femmes et des immigrants, et qu’il exerce une contrainte sur les salaires du haut de l’échelle, principalement ceux des hommes et des cadres supérieurs. »

Dans le secteur public, la réduction de l’écart de rémunération entre les hommes et les femmes est plus évidente pour les travailleurs les moins bien rémunérés. Les femmes qui gagnent environ 20 $ l’heure jouissent de l’équité salariale et touchent le même salaire que les hommes ayant des qualifications similaires, ce qui est rare au Canada. Par contre, celles qui gagnent un niveau de salaire plus élevé, environ 100 000 $ par année, sont moins bien payées que leurs homologues du secteur privé et beaucoup moins bien que les hommes aux qualifications comparables.

Globalement, les 25 % des travailleurs les mieux rémunérés sont payés plus cher dans le secteur privé, ce qui contribue à aggraver les inégalités de revenus dans l’ensemble de l’économie.

Par contre, dans le secteur public, les cadres supérieurs à revenu élevé touchent 29 % de moins, à l’instar des professionnels de la santé tels que les médecins et les dentistes. En revanche, les enseignants des niveaux primaire, secondaire, universitaire et des établissements d’enseignement supérieur sont mieux rémunérés. Il en va de même pour les professionnels du travail social et des services conseils, qui sont le plus souvent des femmes.

Bien qu’il reste encore du travail à faire pour éliminer l’écart de rémunération entre les hommes et les femmes, le secteur public est plus avancé que le secteur privé, où l’écart est deux fois plus important.

« En plafonnant les salaires extrêmes des dentistes, des médecins et des cadres dans le but de réduire la discrimination salariale à l’égard des femmes et des néo-Canadiens ayant des qualifications égales, le secteur public réduit les inégalités salariales », affirme David Macdonald.

« Si le secteur privé avait des pratiques salariales similaires à celles du secteur public, les écarts de rémunération entre les sexes et selon le statut d’immigration pourraient être considérablement réduits. » 


 

Pour d’autres renseignements ou pour une entrevue, prière de joindre Amanda Klang, spécialiste principale des communications du CCPA (médias et RP) : amanda@policyalternatives.ca