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CANADA ATLANTIQUE – Un nouveau rapport du CCPA-NÉ rendu public aujourd’hui renferme des prévisions concernant les pertes d’emploi au sein du secteur fédéral dans la région de l’Atlantique et l’impact qu’auront ces coupes sur la région. Le CCPA-NÉ publie son rapport intitulé L’impact des suppressions d’emplois au gouvernement fédéral dans les provinces de l’Atlantique alors que la population s’interroge sur les desseins du gouvernement fédéral. Ce dernier impose un programme d’austérité, abolissant emplois, programmes et services, mais refuse de fournir les renseignements nécessaires pour en comprendre toutes les conséquences.
« Le gouvernement laisse entendre aux Canadiens que la suppression d’emplois et la réduction des services n’auront aucune répercussion sur eux. La vérité, c’est qu’il y aura un prix à payer pour ces compressions. Le rapport cherche à cerner ce qu’il en coûtera au Canada atlantique, déclare Christine Saulnier, directrice du CCPA en Nouvelle-Écosse et auteure principale du rapport. Selon nos conclusions, les coupes auront un impact certain sur l’économie en général. Les habitants de la région auront plus de difficulté à obtenir les services publics dont ils ont grandement besoin. »
Le rapport révèle ce que bien des gens craignaient déjà. L’impact des compressions se fera sentir davantage dans la région de l’Atlantique qu’ailleurs au pays. Le CCPA-NÉ prévoit la perte d’au moins 4 400 postes équivalents temps plein d’ici la fin de mars 2015. On sait que 43 % des coupes seront effectuées dans la région de la capitale nationale. Toutefois, 22 % du reste des compressions seront dans la région de l’Atlantique. Autrement dit, 12 % de tous les emplois abolis seront dans la région de l’Atlantique, sans compter qu’au moins 1 057 postes avaient déjà été supprimés avant la fin de mars 2012.
« Depuis le dépôt du budget fédéral de 2012, 19 355 membres de l’AFPC ont reçu un avis de réaménagement des effectifs les informant qu’ils pourraient perdre leur emploi. Dans la seule région de l’Atlantique, 2 163 membres ont été touchés, affirme Jeannie Baldwin, vice-présidente exécutive de l’AFPC dans la région de l’Atlantique. De St. John’s (Terre-Neuve-et-Labrador) à St. Andrews (Nouveau‑Brunswick), les membres de l’AFPC sont inquiets. Ils s’en font pour leur emploi, leur avenir et pour leur famille. »
L’Alliance de la Fonction publique du Canada (AFPC), le plus grand syndicat du secteur public fédéral, compte plus de 180 000 membres, dont presque 20 000 dans la région de l’Atlantique. L’Institut professionnel de la fonction publique du Canada (IPFPC), le deuxième syndicat en importance dans ce secteur, représente 60 000 scientifiques et professionnels, dont plusieurs milliers dans la région de l’Atlantique. Plus de 5 300 membres de l’IPFPC au pays ont reçu des avis « d’employés touchés » depuis le dépôt du budget fédéral de 2012 (450 dans la région de l’Atlantique et une centaine à Halifax).
« La perte de professionnels aura une incidence sur la capacité du gouvernement à prendre des décisions judicieuses, fondées sur des preuves scientifiques, ajoute Gary Corbett, président de l’IPFPC.
Si la région de l’Atlantique doit absorber plus que sa part de compressions, c’est la plus petite province au pays qui accuse le plus grand coup. Les provinces de l’Atlantique sont déjà aux prises avec des taux de chômage écrasants, de faibles salaires et de graves problèmes de dépopulation. Selon le rapport, ces provinces, et encore moins l’Île-du-Prince-Édouard, ne peuvent encaisser le choc de telles compressions.
« Les coupes nuisent à la fonction publique fédérale qui ne peut répondre aux besoins de la population de la région, surtout hors des centres urbains. De plus en plus de bureaux sont centralisés, tant en région qu’à l’extérieur, souligne Christine Saulnier. Le gouvernement abolit des postes qui lui permettaient de prendre des décisions éclairées sur bien des questions, comme les pêches et les besoins des chercheurs d’emploi dans la région. »
Le rapport ne cache pas les obstacles auxquels se sont heurtés les auteurs dans le cadre de leur recherche. Les ministères, agences et sociétés d’État, muselés, n’ont rien dévoilé au sujet du processus, du nombre de postes coupés et des motifs derrière les coupes. Le CCPA fait aussi observer que la vision étroite du gouvernement fédéral risque d’avoir des conséquences néfastes sur l’équité en emploi et le maintien en poste des jeunes.
« Un gouvernement démocratique doit faire preuve de transparence et rendre des comptes, signale Gary Corbett. La fonction publique est un chaînon essentiel de la démocratie. Pourtant, ceux et celles qui offrent les services, qui en bénéficient et qui en ont besoin n’ont pas eu leur mot à dire dans les décisions du gouvernement. »
Le rapport du CCPA-NÉ soulève de nombreuses préoccupations et propose au gouvernement des pistes de solution pour renverser la vapeur.
« Si la région de l’Atlantique fait office de canari dans la mine de charbon pour les budgets à venir, le reste du Canada n’a qu’à bien se tenir ! », de conclure Jeannie Baldwin.
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