Des leçons que peuvent tirer les décideurs des effets des politiques publiques sur le coût des services de garde.
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OTTAWA – Une nouvelle étude publiée aujourd’hui par le Centre canadien de politiques alternatives (CCPA) met à jour le classement des villes, de la plus chère à la moins chère au Canada, pour les services de garde à l’enfance. Les frais de garde ont augmenté plus rapidement que l’inflation dans 61 pour cent des villes depuis l’an passé, et ce, même si en 2018 le nombre de provinces qui ont mis en œuvre des politiques visant à réduire les frais de garde a doublé.
Cette étude, la cinquième d’une série, dresse le portrait annuel des frais de garde médians dans les vingt-huit plus grandes villes du Canada pour faire garder à temps plein un poupon, un bambin ou un enfant d’âge préscolaire dans un service de garde à l’enfance réglementé.
« Pour la première fois dans cinq ans, on voit que ça bouge. Les provinces sont plus nombreuses à utiliser les politiques publiques pour rendre les services de garde plus abordables. Mais ces éclaircies sont éclipsées par le fait que les frais de garde au Canada demeurent excessivement élevés, augmentant plus rapidement que l’inflation dans la plupart des villes », dit le coauteur de l’étude et économiste principal du CCPA, David Macdonald. « Il est clair que les politiques publiques sont importantes pour réduire le coût des services, mais il est également clair qu’il faut faire beaucoup plus ».
Des constats importants :
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Les villes des grandes agglomérations urbaines de Toronto et de Vancouver continuent d’avoir les frais de garde pour poupons les plus élevés au pays. Toronto est en tête de liste à 1 685 $ par mois ou 20 220 $ par année. Viennent ensuite Mississauga et Kitchener, à plus de 1 490 $ par mois. À Vancouver, les frais de garde pour poupons sont de 1 400 $ par mois.
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C’est à Toronto que les places pour enfants d’âge préscolaire, celles que l’on retrouve en plus grand nombre, sont le plus chères, le tarif médian étant de 1 150 $ par mois. Mais suivent de près, à 1 000 $ par mois, les villes ontariennes de Brampton, Mississauga, Vaughan, Markham, London, Kitchener et Ottawa, la ville de Calgary en Alberta et celle de Vancouver en Colombie-Britannique.
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Peu importe le groupe d’âge, les frais de garde sont le moins élevés dans toutes les villes du Québec, soit moins de 200 $ par mois; suivent les villes de Winnipeg et Charlottetown — toutes ces villes se trouvent dans les trois provinces où les frais de garde sont fixes depuis des années. Par ailleurs, Terre-Neuve-et-Labrador, l’Alberta et la Colombie-Britannique ont mis en œuvre en 2018 des politiques qui s’attaquent directement aux frais de garde trop élevés.
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À St. John’s (T.-N.-L.), les frais de garde pour enfants d’âge scolaire ont chuté de 13 %, car près de la moitié des garderies dans cette ville participe au nouveau régime à tarifs fixes.
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Il y a eu une croissance considérable et rapide des garderies commerciales au Québec. Elles représentent le tiers des places dans la plupart des villes du Québec et coûtent aux parents de deux à trois fois plus cher que les garderies à tarifs fixes, même une fois le crédit d’impôt provincial pris en compte. Il s’agit de la toute première fois que les frais de garde dans le secteur commercial au Québec sont examinés.
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Les frais de garde médians dans les villes du Québec ont augmenté légèrement plus rapidement que l’inflation.
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Les listes d’attente demeurent courantes dans presque toutes les villes, ainsi que les frais d’inscription afférents en dehors de l’Ontario (qui les a interdits en 2017).
« Le rapport de cette année jette un regard critique non seulement sur les frais de garde au Canada, mais également sur les difficultés et les écueils potentiels que doivent considérer les gouvernements lorsqu’ils conçoivent des programmes pour rendre les services de garde plus abordables », ajoute Martha Friendly, coauteure du rapport et directrice générale du Childcare Resource and Research Unit. « En prenant appui sur les initiatives en cours et avec l’aide soutenue du gouvernement s’inspirant des études les plus probantes, les provinces et les territoires peuvent, nous l’espérons, jeter des bases solides pour assurer l’abordabilité des services de garde à l’avenir ».
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