Une nouvelle étude montre que la sécurité de la retraite se classe par couleur au Canada
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Selon une nouvelle étude que publie aujourd’hui le Centre canadien de politiques alternatives, les aînés autochtones et racialisés jouissent d’une moins bonne sécurité de la retraite et sont affligés par un taux de pauvreté plus élevé que les aînés blancs au Canada.
« L’étude montre clairement que la sécurité de la retraite, dans les faits, se classe par couleur au Canada », déclare Grace-Edward Galabuzi, co-auteur du rapport et professeur agrégé au Département de politique et d’administration publique de l’Université X.
Cette étude est la première analyse nationale complète des revenus de retraite et de l’épargne-retraite des populations autochtones et racialisées et elle met en évidence des inégalités importantes entre les aînés de ces populations et les Canadiens blancs âgés. Dans l’ensemble, le rapport révèle que le revenu moyen des aînés autochtones et racialisés est inférieur de 25 % et de 32 % respectivement à celui des Canadiens blancs âgés. Il révèle également que les sources de revenus publiques comme le Régime de pensions du Canada, la Sécurité de la vieillesse et le Supplément de revenu garanti jouent un rôle important dans le soutien des aînés marginalisés.
« Les données montrent que la marginalisation économique et le racisme systémique ont des conséquences réelles. Ces personnes âgées vivent une précarité financière à la retraite, si tant est qu’elles puissent prendre cette retraite, car leurs possibilités d’épargner sont très limitées », indique Hayden King, co-auteur du rapport et directeur administratif du Yellowhead Institute.
L’étude examine les différences entre les populations autochtones et racialisées et fait les constats suivants :
- Le revenu moyen des aînés des Premières Nations s’établit à 29 500 $, celui des aînés métis à 35 000 $ et celui des aînés inuits à 35 900 $, comparativement à 42 800 $ pour les aînés blancs.
- Le revenu moyen des aînés racialisés est de 29 200 $ avec un taux de pauvreté de 19,8 %, comparativement à 13,7 % pour les aînés blancs.
- Avec 28 200 $, les aînés chinois ont le revenu le plus faible et le taux de pauvreté le plus élevé, soit 25 %, parmi les groupes étudiés. Les aînés sud-asiatiques ont un revenu moyen de 29 000 $ et un taux de pauvreté de 12,9 %. Le revenu moyen des aînés noirs s’établit à 32 400 $, soit 24 % de moins que celui des aînés blancs.
- Des différences significatives s’observent sur le plan de l’épargne-retraite. Les ménages autochtones sont moins nombreux en proportion que les ménages blancs à cotiser à un régime de retraite ou à un REER, et ils cotisent moins lorsque c’est le cas. Les ménages racialisés sont moins nombreux que les ménages blancs à cotiser à un régime de retraite, et ceux qui le font cotisent moins que les ménages blancs. Une proportion légèrement plus grande de ménages racialisés que de ménages blancs cotisent à un REER, mais le montant des cotisations est similaire. Les données montrent cependant des différences sur le plan de l’épargne entre les groupes racialisés.
- L’écart entre les sexes est constant : les femmes âgées ont un revenu inférieur à celui des hommes âgés. Le revenu des femmes âgées autochtones représente en moyenne 52 % de celui des hommes blancs, tandis que cette moyenne s’établit à 47 % pour les femmes racialisées.
Le rapport recommande des mesures afin d’éliminer les barrières à l’équité en matière d’emploi et d’améliorer l’accès aux régimes de retraite et à l’épargne-retraite en milieu de travail. Une autre partie de la solution réside dans l’amélioration des régimes de retraite publics du Canada, car ils apportent un soutien crucial aux personnes âgées marginalisées. Une collecte de données plus importante et de meilleure qualité est également nécessaire pour mieux comprendre l’épargne-retraite des Autochtones et des personnes racialisées.
« Sans ces mesures, l’insécurité du revenu continuera d’affliger les populations autochtones et racialisées canadiennes jusqu’à un âge avancé », conclut Sheila Block, co-auteure du rapport et économiste principale à la division ontarienne du CCPA.
« La marginalisation économique et le manque de perspectives d’emploi durables ont un effet désastreux sur la prospérité future de la plupart des Canadiens racialisés, indique Mohammed Hashim, directeur général de la Fondation canadienne des relations raciales. Persister dans cette voie est préjudiciable non seulement à leur existence, mais aussi à la société canadienne. »
« Il est nécessaire de transformer les systèmes de pension actuels et d’adopter une démarche globale qui assurera des perspectives d’emploi équitables et des salaires adéquats aux Canadiens racialisés. »
Écarts de revenus de retraite : Analyse intersectionnelle du revenu des aînés et de l’épargne-retraite au Canada, par Sheila Block, Hayden King et Grace-Edward Galabuzi, est disponible pour téléchargement sur le site Web du CCPA. Le rapport est basé sur les données du Recensement de 2016 et s’appuie sur des études antérieures du CCPA portant sur la richesse et l’inégalité économique selon la couleur au Canada.
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Pour organiser une entrevue, prière de communiquer avec Alyssa O’Dell, agente des relations publiques et avec les médias du CCPA, par téléphone au (343) 998-7575 ou par courriel à [email protected].
Cette recherche a été financée par la Fondation canadienne des relations raciales (www.crrf-fcrr.ca) dans le cadre de son mandat de recherche visant à soutenir l’élimination du racisme et de toutes les formes de discrimination raciale dans la société canadienne.
Le CCPA est un institut de recherche indépendant et à but non lucratif fondé en 1980.