Crise de la COVID-19 : Près de la moitié des ménages ayant un emploi et payant un loyer dispose au plus d’un mois d’économies, montre un rapport

March 23, 2020

TORONTO – Près de la moitié des locataires canadiens ayant un emploi ne disposent pas d’assez d’économies pour payer leurs factures au-delà d’un mois s’ils perdent leur travail, montre une nouvelle analyse du Centre canadien de politiques alternatives (CCPA).

« Alors que, chaque jour, de plus en plus de Canadiens perdent leurs revenus à cause de la COVID-19, des centaines de milliers de familles pourraient être forcées de choisir entre faire l’épicerie et payer le loyer », dit Ricardo Tranjan, économiste politique et chercheur principal au bureau ontarien du CCPA. « Il est bon que le gouvernement canadien ait annoncé des mesures pour soutenir les Canadiens à faible revenu, mais de nombreuses familles ne peuvent attendre un soutien qui ne se concrétisera que d’ici avril ou mai. Elles en ont besoin maintenant. De nombreux locataires qui viennent de perdre leur travail seront dans une situation catastrophique avant la fin du mois. »

Les données les plus récentes de Statistique Canada, datant de 2016, montrent que 3,4 millions de ménages canadiens sont des locataires dont la principale source de revenus est un revenu d’emploi ou d’un travail indépendant. L’étude du CCPA montre que les économies de 46 pourcent des ménages de ce groupe, soit 1,6 millions de ménages, permettent tout juste de payer un mois de factures ou moins. Vingt-quatre pourcent du total, soit 830 000 ménages, n’ont pas assez de revenu pour se passer de paie pendant une semaine. 

« Lorsque nous disons que les gens vivent d’une paie à l’autre, ce n’est pas simplement une expression. C’est la réalité », souligne Tranjan. « Alors que la crise s’aggrave, la nécessité de soutenir les locataires à faible revenu se fait encore plus urgente. Le gouvernement fédéral et les gouvernements provinciaux doivent tous travailler à assurer la sécurité et la solvabilité des locataires. »

Par habitant, les quatre provinces atlantiques ont les nombres les plus élevés de locataires ne disposant que d’un mois ou moins d’économies, montre l’étude. Soixante-neuf pourcent des locataires de l’ÎIe-du-Prince-Édouard tombent dans cette catégorie. L’Ontario, la province la plus peuplée, a 512 000 ménages dans la même situation.

Tranjan appelle à « une action rapide et audacieuse » pour soutenir les locataires immédiatement.

« Certains locataires ayant des revenus plus élevés ont peut-être seulement besoin de différer le paiement de leur loyer jusqu’au moment où ils pourront retourner travailler. Mais pour les locataires à faible revenu, ce report signifie probablement contracter une dette qu’ils ne pourront rembourser », dit Tranjan. « Dans ces cas, nous avons besoin d’un soutien direct du gouvernement et la complète coopération des propriétaires. »

Le rapport complet du CCPA, avec les graphiques, est disponible à www.policyalternatives.ca.

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Le CCPA, fondé en 1980, est un institut de recherche et de bienfaisance indépendant à but non lucratif.