Le programme Atlantica aurait des effets néfastes importants selon une nouvelle étude du CCPA

February 15, 2007

HALIFAX – Le couloir d’exportation Atlantica proposé aurait des effets néfastes importants pour le Canada atlantique, selon une étude publiée aujourd’hui par le Centre canadien de politiques alternatives (CCPA).

L’étude intitulée « Atlantica : mythes et réalité » examine le plan de création d’une région transfrontalière couvrant le Canada atlantique et le nord de la Nouvelle-Angleterre qu’ont mis de l’avant la Chambre de commerce de l’Atlantique (Atlantic Chambers of Commerce) et l’Institut pour les études de marché de l’Atlantique (Atlantic Institute for Market Studies, AIMS).

D’après l’auteur de l’étude, le recherchiste principal Scott Sinclair du CCPA, la difficulté liée au programme Atlantica consiste à distinguer les mythes de la réalité. Selon le mythe, Atlantica vise l’augmentation du commerce entre des partenaires commerciaux naturels de longue date. Sinclair souligne toutefois qu’en réalité, « Atlantica ne vise pas l’amélioration du commerce dans la région. Il vise à convaincre les Canadiens de l’Atlantique que le chemin menant à la prospérité passe par la transformation en un couloir pour les biens asiatiques destinés au cœur des États-Unis et par l’augmentation des exportations d’énergie aux États-Unis. »

L’essence du projet Atlantica consiste à transformer le port d’Halifax en porte d’entrée pour une route à circulation élevée sur laquelle des « trains routiers » transporteraient des biens asiatiques vers le Midwest américain. Sinclair prétend toutefois que « cette stratégie ne tient pas compte des réalités actuelles comme la capacité accrue des ports de la côte ouest, des plans d’expansion du canal de Panama en 2015 et de la sécurité accrue à la frontière américaine ».

L’étude constate que le couloir de transport proposé n’entraînerait que peu d’avantages économiques pour le reste de la région de l’Atlantique. L’augmentation des dépenses liées aux autoroutes accaparerait des fonds publics qui pourraient autrement être utilisés pour des investissements d’infrastructure plus diversifiés tandis que la circulation accrue de camions lourds rendrait moins sécuritaires les routes de la région et causerait des dommages à l’environnement.

Selon l’étude, la politique Atlantica de couloir de transport de l’énergie vise à « exporter le pétrole et le gaz de la région aussi rapidement que possible à des conditions favorables pour l’industrie de l’énergie ». Sinclair est d’avis que « le programme Atlantica ne tient pas compte de la sécurité énergétique future du Canada atlantique, des effets néfastes pour l’environnement de l’exploitation accélérée du combustible fossile ni de la question de savoir si le public canadien obtient une part équitable des revenus tirés de ces ressources publiques non renouvelables ».

L’étude conclut que « le fil conducteur du programme Atlantica est un engagement très ferme à l’égard de la déréglementation, qu’il s’agisse d’assouplir les règles de sécurité routière pour permettre les trains routiers ou de promouvoir une approche de laissez-faire dans le secteur de l’énergie ». Pour étayer davantage cet énoncé, le coauteur John Jacobs mentionne que les principaux partisans d’Atlantica ont critiqué la législation sur le salaire minimum, les services publics et les syndicats.

L’étude analyse des politiques alternatives à Atlantica, comme l’émulation des politiques énergétiques réussies de la Norvège, qui font en sorte que 85 % des revenus de l’énergie reviennent à ses citoyens, ainsi que l’amélioration de la collaboration transfrontalière entre le Canada atlantique et la Nouvelle-Angleterre en vue de la réduction des émissions de gaz à effet de serre.

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On peut consulter l’étude intitulée « Atlantica : mythes et réalité » à www.policyalternatives.ca.

Pour obtenir de plus amples renseignements ou pour organiser une entrevue, veuillez communiquer avec John Jacobs au 902-477-1252 ou avec Kerri-Anne Finn au 613-563-1341, poste 306.

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