Les politiques provinciales créent des disparités d'accès aux études supérieures

January 10, 2001

Ottawa – Selon un rapport annuel publié aujourd’hui par le Centre canadien de politiques alternatives (CCPA), la mosaïque des politiques provinciales crée un énorme déséquilibre des possibilités d’éducation au Canada.

La deuxième édition annuelle de Missing Pieces: An Alternative Guide to Canadian Post-Secondary Education (pièces manquantes : guide pour une solution de rechange dans le secteur de l’éducation postsecondaire au Canada) classe les provinces selon leur degré d’engagement global à l’égard de l’éducation postsecondaire. Le classement global est fondé sur des classements des provinces en fonction de leur rendement dans quatre grandes catégories, soit l’équité, la qualité, l’accessibilité et la responsabilité envers le public. Il y a quatre ou cinq indicateurs par catégorie.

La Colombie-Britannique, le Québec et le Manitoba ont eu le meilleur rendement global. Les efforts faits par ces provinces pour maintenir abordable le prix des études supérieures ont été notables.

L’Ontario s’est de nouveau classée au dernier rang, perdant encore davantage de terrain par rapport aux autres provinces. La nouvelle baisse de son rendement est notamment attribuable aux nouvelles majorations des frais de scolarité et au fait que la province confie à des intérêts privés sa responsabilité à l’égard des études supérieures.

Le Manitoba est la province qui a subi l’amélioration la plus marquée de son classement depuis l’année dernière, passant du 6e au 3e rang, principalement à cause de la réduction des frais de scolarité, de l’augmentation des dépenses provinciales au titre de l’éducation postsecondaire et de l’accroissement du taux de participation des jeunes.

Le classement de l’Alberta et du Nouveau-Brunswick a baissé (passant respectivement du 5e au 8e rangs et du 3e au 6e rangs). Il est frappant de constater que le rendement de ces deux provinces quant à la responsabilité envers le public a diminué de façon très marquée en raison d’une augmentation de l’influence du secteur privé sur les établissements d’enseignement publics.

La Nouvelle-Écosse s’est moins bien classée cette année en riason de la diminution du nombre des professeurs d’université dane cette province, ainsi que de la réduction des dépenses provinciales au chapitre de l’éducation post secondaire.

Selon les auteures du rapport, Erika Shaker et Denise Doherty-Delorme, à mesure que le gouvernement fédéral et de nombreux gouvernements provinciaux continuent d’opter pour un financement à recouvrement des frais et que l’on voit fondre les budgets de l’éducation postsecondaire, l’iniquité augmente entre les provinces, les établissements, les ministères, les communautés et les citoyens et citoyennes.

´ Selon le degré d’engagement du gouvernement provincial, les études supérieures sont en train de passer, dans bien des provinces, d’un droit de citoyenneté fondamental à un privilège dont jouissent principalement les membres des groupes à revenu élevé ª, de conclure les auteures.

Issue: 
Projects: 
Offices: