Rapport sur la hausse du salaire minimum de l'Ontario : augmentation des revenus et croissance de l'emploi

Les revenus des travailleurs racialisés, en particulier des femmes, se sont améliorés
April 5, 2022

TORONTO— La décision de l'Ontario en 2018 d'augmenter le salaire minimum a permis de réduire l'écart salarial racialisé, en particulier pour les femmes, parallèlement à une croissance de l'emploi, selon une nouvelle étude du Centre canadien de politiques alternatives (CCPA).

Lorsque le salaire minimum de 14 $ l'heure a été introduit en 2018, les lobbyistes du monde des affaires ont fait de sombres prédictions, annonçant des pertes d'emplois massives. Cela ne s’est tout simplement pas concrétisé. En fait, la hausse des salaires en Ontario a été loin d’être une « tueuse d’emplois » : l’emploi total a affiché une croissance de 1,7 % en 2018 et de 2,8 % en 2019, comme l’explique le rapport.

« Le résultat est clair : l’augmentation du revenu de base de tous les travailleurs a contribué à réduire l’écart salarial racialisé, en particulier pour les femmes noires, sans faire baisser les niveaux d’emplois », déclare Grace-Edward Galabuzi, coauteur du rapport et professeur agrégé au Département de politique et d’administration publique de l’Université X de Toronto.

L'étude, financée par la Fondation canadienne des relations raciales (FCRR), révèle que dans l'ensemble de l'économie ontarienne, le salaire horaire moyen a augmenté de 3,4 % de 2017 à 2018. Dans tous les secteurs où les salaires sont inférieurs à la moyenne, sauf l’agriculture et la fabrication, l’emploi a affiché une croissance.

Le rapport constate, entre autres, ce qui suit :

  • En raison de la dimension sexuée du travail à bas salaire, les gains salariaux ont été plus importants pour les femmes que pour les hommes dans tous les groupes racialisés. Sur une base horaire, les hausses estimées ont été plus importantes pour les femmes noires (4,9 %) et les femmes racialisées (4,7 %) que pour les hommes non racialisés (3,4 %).
  • Le rythme plus rapide de l’augmentation de la rémunération des femmes noires et racialisées a eu pour effet de réduire l’écart de rémunération entre les races et les sexes en Ontario.
  • Soixante-dix pour cent des travailleurs au salaire minimum qui ont vu leur revenu augmenter sont des adultes, ce qui contredit l’idée voulant que ces gens soient en majorité des adolescents en début de vie active. La proportion de travailleurs au salaire minimum qui étaient âgés de 25 ans et plus de 2017 à 2018 a fortement augmenté, passant de 41 % à 50 %. On voit qu’un grand nombre de ces travailleurs adultes juste au-dessus du salaire minimum ont bénéficié de la hausse.

« Personne ne devrait avoir à se battre pour mettre de la nourriture sur la table, et pourtant, c'est bien souvent le cas de nombreux travailleurs au salaire minimum, déplore Mohammed Hashim, directeur général de la FCRR. Ce rapport démontre que la hausse du salaire minimum améliore la vie de tous les travailleurs, en particulier les racialisés et les femmes. La lutte contre le racisme au Canada passe par la lutte contre l'inégalité au travail. »

« Voilà un autre exemple du rôle important que joue la politique gouvernementale dans l'uniformisation des règles du jeu et l'amélioration des conditions de travail, en particulier pour les travailleurs à faible revenu, racialisés et immigrants », ajoute Sheila Block, coauteure du rapport et économiste principale au siège ontarien du CCPA.

Le rapport Un pas en avant : Évaluation des répercussions sur le marché du travail de la hausse du salaire minimum en Ontario en 2018 est disponible pour téléchargement sur le site Web policyalternatives.ca.

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Pour information et entrevues, prière de communiquer avec Jolson Lim, spécialiste des communications du CCPA, par courriel à [email protected] ou par téléphone au 613-413-0945.

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